Quand Manuel Göttsching rencontre Joe Claussell, ça ressemble à une finale de championnat du monde d'échec pendant la guerre froide. Il faut bien se préparer et prendre son temps pour lire la discographie de l'un et de l'autre jusqu'au bout. Oui, précisément jusqu'au bout, les deux hommes étant fermement résolus à ne pas appartenir au passé. Comme si l'art de faire durer le plaisir (que l'on retrouve également dans la cosmic disco d'aujourd'hui parmi des producteurs qui, de Lindstroem à Prins Thomas, revendiquent d'ailleurs volontiers l'héritage de Göttsching) était aussi un art de vivre.
Cette collaboration entre les deux hommes (qui est en fait un remix de trois morceaux de Göttsching), sortie en 2006 sur le label du Berlinois MG Art, peut faire sourire à l'heure où la blogosphère est tétanisée à l'idée d'entendre un morceau de plus de 3mn30.
Un des papas de la deep house new-yorkaise d'un côté et de l'autre un ancien du Ash-Ra Tempel qui à force de trafiquer ces synthés précipite le mal-nommé krautrock dans la early techno : à y regarder de plus près, la rencontre n'est pas si étonnante que ça. Les deux hommes oeuvrent pour la haute voltige. Et comme cela n'a aucun intérêt de voir un funambule courir d'un bout à l'autre de son fil, et bien ça dure, ça dure, ça dure...et c'est bon.
1/13/2008
S'étendre sans se répandre
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